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UNE MORALE DE L’ENGAGEMENT INDIVIDUEL : JEAN PAUL SARTRE

التبويبات الأساسية

Hassan M.  HAJJ

 

Univ.

Nice

Spéc.

Philosophie

Dip.

Année

#Pages

D.N.R.

1989

272

 

Parler d’une morale chez le chef de file de l’existentialisme français pourrait paraître un peu étrange sinon cocasse si l’on songe à l’inimité entre une morale transcendante à l’individu (comme c’est le cas chez les philosophes classiques) et  l’existentialisme de Sartre qui voit dans la liberté de la conscience le principe fondamental de sa philosophie. C’est probablement la raison pour laquelle Sartre n’aurait pas édité de son vivant son “cahier pour une morale”, qui est pourtant un de ses premiers essais. Il ne pouvait pas, sans se contredire, dire aux hommes, comment ils doivent agir, c’est à dire leur donner une morale.

Pourtant Sartre, plus que n’importe quel philosophe (à l’exception de Marx) était un philosophe de l’engagement. Ontologiquement la conscience et la liberté ne peuvent se concevoir sans un certain dehors (conscience de quelques choses, liberté en situation, où on est condamné à être libre) : on est un Dasein. Or l’action de l’homme libre, si elle ne veut tomber dans le pur anarchisme, est forcement finalisé.

Mais cette finalité de l’action ne peut précéder ontologiquement la conscience : elle est par contre l’œuvre de celle-ci. D’où, d’abord la justification du titre de l’ouvrage de Monsieur Hajj : “morale de l’engagement individuel, ensuite il a fallu à notre auteur regrouper dans tous les domaines, tous les écrits où Sartre s’est montré un homme engagé dans la vie, où le sort de l’humain et le destin des hommes l’intéressaient au plus haut point : aussi bien sur le plan des relations interindividuelles que sur le plan politique à l’échelle de la planète, mais notre auteur n’a pas manqué de signaler l’ambiguïté philosophique de cette morale qui va du pur “individualisme” du “pour soi” à l’objectivité la plus opaque d’un “en soi” historique : N’est-ce pas au fond, l’incapacité de l’homme de comprendre aussi bien la contradiction réelle que l’acte de création ? .