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LA PROBLÉMATIQUE DU THÉATRE DANS SA RELATION AVEC LA RÉALITÉ VIVANTE
التبويبات الأساسية
Mohamad Chafic M. EL-KALACHE
Univ. |
Paris VIII |
Spéc. |
Théâtre |
Dip. |
Année |
# Pages |
D.N.R. |
1987 |
374 |
Toutes les fois que des chercheurs traitant le théâtre libanais ont entamé leurs travaux sur des dominantes littéraires, sociologiques, ou artistiques, ils ont eu recours, pour la plupart d'entre eux, à MÂRÛN NAQQASH (1817‑1855) comme un instant historique qui a vu la naissance du théâtre au Liban. Ce recours est porteur de deux dimensions : La première est l'insistance sur la poussée morale de la personnalité libanaise, et sur sa considération comme le précurseur de la société arabe. La deuxième, la plus scientifique, est l'essai analytique d'une expérience vécue dans un milieu qui l'a mal reçue.
Les formes du spectacle répandues au Liban à l'époque et qui étaient généralement populaires, n'avaient aucune influence sur les représentations de NAQQASH bien qu'il y ait eu entre elles et le théâtre certains éléments similaires. D'un autre côté, à l'exception du théâtre "ÂSHÛRA" les autres formes libanaises du spectacle ont commencé à disparaître dans la deuxième moitié de ce siècle.
La structure économique, et par la suite politique du Liban dans ce qu’elle a porté comme réflexions socio‑culturelles, a poussé la vie culturelle au Liban vers une large ouverture sur les expériences internationales, et particulièrement européennes ; l'une d'elles étant le théâtre.
En effet, la vie théâtrale intense que le Liban a connu à la fin des années Soixante et au début des années Soixante‑dix de notre siècle était totalement indépendante de l'expérience de NAQQASH, tout comme les modestes représentations qui furent faites après lui.
Si NAQQASH, après son échec, a annoncé l'arrêt de son expérience théâtrale, les hommes de théâtre libanais des années Soixante sont allés jusqu'au bout de multiples expériences basées essentiellement sur la traduction et la libanisation des textes de pièces occidentales et parfois sur le copiage même des formes de représentations ayant eu cours en Europe.
Cependant, certains d'entre eux ont découvert le décalage entre le contenu des textes traduits et la réalité quotidienne du public libanais. Même, les pièces drôles, malgré la profusion de leurs anecdotes, bouffonneries, pointes morales et politiques, gags inspirés de l’actualité etc… n’étaient pas suffisantes pour impressionner le pubic et rattrapper ce décalage. Conscients de cette vérité, ils ont entamé des expériences dont le but fut de trouver un langage théâtral capable de toucher profondément la vie du citoyen en dehors d'une culture qui était qualifiée dans ses pays d'origine de"passe‑temps" ou de pur moyen de divertissement et qu'on a souvent condamnée d'être le privilège d'une classe sociale déterminée.
Cette recherche se développa à partir d'un renouement avec la culture du grand public dans ce que celle‑ci porte comme traditions et modes de vie. Ces expériences conduisirent l'expérimentateur à s'interroger sur le rôle même du théâtre et sur son utilité. L'un des exemples de cette interrogation fut l'interpellation des spectateurs par les comédiens à la sortie de la pièce "MAGDALÛN": "as‑tu compris le sens ... Nous emm... ce monde ... Nous voulons la révolution ... Nous, nous ne sommes que des comédiens ... Vous entendez ... C'est une pièce de théâtre que vous avez vue, mais nous sommes aussi des hommes et bientôt des papiers sales à jeter".
La troupe du théâtre AL‑HAKAWÂTI a probablement formé l'expérience la plus profonde ‑en comparaison avec d'autres troupes libanaises ‑au niveau de l'adaptation du théâtre au langage populaire (le mot langage étant pris dans son sens le plus large qui inclut le "gestus social'' dont parle BRECHT et les rapports humains). Néanmoins, et malgré' sa spécificité, cette expérience peut s'intégrer dans les autres expériences locales et internationales portant le titre de théâtre réel qui visent une véracité efficace au niveau théâtre‑public.
Parce que rien n'est absolu, surtout dans l'art, il serait normal d'affronter une problématique née de la relation qui existe entre les tendances de l'artiste, les données sociales et la création).
Outre les données citées ci‑dessus, cette problématique nous a poussé à examiner l'aspect de ce que nous pouvons appeler le "théâtre réel" ou "le théâtre de la réalité" au Liban, à travers une étude dont la troupe du théâtre 'AL‑HAKAWÂTI formera l'axe principal de notre travail. Notre démarche contiendra un aperçu historique sur les formes libanaises du spectacle, surtout que le théâtre AL‑HAKAWÂTI a essayé d'adopter l'art théâtral spécifique de l'une d'elles, et sur le théâtre libanais, nous exposerons également les motivations du choix du thème de la recherche. Par ailleurs, notre méthodologie s'appuiera sur l'analyse du phénomène du théâtre 'AL-HAKAWÂTI basé sur une étude comparative avec d'autres expériences locales et internationales ayant eu des tendances pour ainsi dire similaires et qui avaient affronté, chacune d'elles dans ses conditions spécifiques, une problématique qui n'était pas forcément celle des autres.