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HISTOCHIMIE, ULTRASTRUCTURE ET POLYMORPHISME ALLOZYMIQUE DU MANTEAU DES ESPÈCES PERLIÈRES DU GENRE PINCTADA (BIVALVES, PTÉRIIDES)

التبويبات الأساسية

Roula J. JABBOUR-ZAHAB

 

Univ.

Montpellier II

Spéc.

Biologie/ Ecologie

Dip.

Année

# Pages

D.N.R.

1992

171

 

 

Cette étude a été réalisée sur le manteau de quelques espèces perlières, organe-clé assurant la croissance de la coquille et celle de la perle puisqu’il est utilisé comme greffon. II contribue au dépôt des biocristaux carbonatés par l’intervention d’enzymes importantes comme l’anhydrase carbonique, les phosphatases et l’aspartate amino-transférase.

 

 La première partie a été consacrée à l’étude histologique, histochimique et histoenzymologique du manteau de Pinctada margaritifera. Cette espèce, exploitée en Polynésie française, produit des perles de haute valeur commerciale. Cette étude nous a permis:

 

- de définir l’état normal de ces tissues, ce qui devait servir de référence à une analyse des altérations tissulaires susceptibles de provoquer des changements histologiques et histochimiques entraînant des malformations dans la biominéralisation.

 

    - de décrire l’architecture stucturale et ultrastructurale de la zone périphérique et de la zone palléale du manteau, et de diviser, selon les caractéristiques histologiques et histochimiques décrites, le bord du manteau en 6 zones.

 

- d’attribuer un rôle probable à chaque zone, d’après les données bibliographiques obtenues chez d’autres espèces perlières de la famille des Ptériidés ainsi que d’autres espèces de Bivalves, ceci en fonction de la localization des activités enzymatiques prépondérantes comme l’anhydrase carbonique, les phosphatases acide et alcaline et les polyphénols oxydases.

 

‑ de définir une zone de transition (zone 5), située entre la zone qui intervient dans la formation des prismes calcitiques et celle qui intervient dans la formation des tablettes de nacre.              

 

- de proposer l’hypothèse d'une dualité du pigment noir de type mélanique: le premier type est localisé au niveau du sillon périostracal, participerait au tannage des matériels organiques liés aux biocristaux, le deuxième type situé au niveau des zones épithéliales interne et médiane du bord du manteau, contribuerait à la coloration du test et des perles.

 

Une étude histochimique plus approfondie du pigment serait importante pour définir sa nature mélanique, différencier les deux types décrits et confirmer leur rôles.

 

Dans la deuxième partie de ce travail, l'équipement enzymatiquc du manteau pour l'anhydrase carbonique, les phosphatases acide et alcaline, les peroxydases et les polyphénols oxydases, étudié dans les échantillons sains et altérés de P. margaritifera n'a pas montré une modification significative du polymorphisme liée aux altérations de la coquille et du manteau. L'étude du polymorphisme biochimique et l'étude ultrastructurale dans un grand échantillon de nacres altérées pourrait confirmer ou non l'étiologie infectueuse. Ainsi la comparaison de certaines activités enzymatiques liées à la biominéralisation comme l'anhydrase carbonique, les phosphatases alcalines et l’aspartate amino‑transférase, par les techniques histoenzymologiques, pourrait indiquer aussi si les altérations sont liées à une modification de l'une des enzymes dans les différentes zones du bord du manteau. L'aspartate‑amino‑transférase impliquée dans la synthèse des glycoprotéines de la coquille, existe dans l'épithélium du manteau de Pinctada margaritifera, mais nous n'avons pas pu mettre son analyse au point,

 

La comparaison du polymorphisme enzymatique de l'équipement enzymatique du manteau chez Pinctada margaritifera, Pinctada mazatlanica, Pinctada radiata et Pinctada maculata, a fourni des résultats cohérents avec ceux réalisés sur un grand nombre de locus génétiques chez les mêmes espèces. Les relations phylogénétiques établies entre ces quatre taxons ont montré les résiultats suivants

 

- la divergence interspécifique basée sur l'AFC et les distances génétiques a permi de retrouver deux groupes taxonomiques :  le groupe des espèces de grande taille P. margaritifera et  P. Mazatlanica et le groupe des espèces de

 

petite taille P. radiata et P. maculata. L'indice Fst de Wright a permis de mettre en évidence une différenciation significative des fréquences alléliques entre les quatre espèces. Ce qui ne reflète pas la position systématique de P. mazatlanica par rapport à P. margaritifera : aucun isolement génétique n'a pu être démontré et aucun argument génétique décisif sur le statut spécifique de P. mazatlanica ne favorise l'hypothèse de Ranson (1961) plus que celle de Jameson qui la considère seulement comme une sous‑espèce.

 

L’analyse d’autres espèces à distribution plus ou moins vaste telle que l’espèce australienne Pinctada maxima, l’espèce japonaise Pinctada fucata martensii ainsi que les populations de Pinctada radiata du golfe du Mexique,

permettrait d’affiner et de compléter l’histoire phylogénique de ces espèces.