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DÉVELOPPEMENT DE L’ILLUSION ET DE LA VIOLENCE CONFESSIONNELLES AU LIBAN ENQUÊTE SUR LE COMBATTANT 1982-1985 ETUDE EN PSYCHANALYSE SOCIALE
التبويبات الأساسية
Mohamad I. NEHMEH
Univ. |
Paris VII |
Spéc. |
Psychologie / Sociologie |
Dip. |
Année |
# Pages |
D.N.R. |
1992 |
668 |
Cette thèse comprent trois parties. La première partie s’attache à décrire l’illusion confessionnelle pré-républicaine et son rapport avec la religion monothéiste chrétienne et musulmane. Cette partie démontre que la mort du Père monothéiste provoqua le fratricide dans la Cité des frères et la régression à une phase où les valeurs universelles n’ont de place dans la pensée des fils qu’à travers le role de l’objet substitutif, du Père fondateur de la confession ou de la secte: prêtre, calife ou Imam .
Le premier chapitre est un “retour” au Père et principalement à sa mort qui s’imposa comme le facteur essentiel de la délibidinisation du lien entre les frères qui se disputent l’héritage paternal. Ce lien entre les frères s’étaye sur une nostalgie de la Mère-clan, de la Mère-région ou ethnie, de cette mère dont le lait généreusement offert contient la toute-puissance illusoire, la haine et la jalouisie.
Le second chapitre est consacré au Roman confessionnel. La confession y raconte son passé qu’inaugure le Père Incarné ; elle magine son histoire et sa naissance à travers la lutte avec l’Adversaire-frère. Le Roman confessionnel est l’histoire mythique de la confession et de son illusion qui accorde à l’individu-membre une identité différente de celle de l’Autre-frère.
Le troisième chapitre tente de mettre en lumière les signes précurseurs du bouleversement du psychisme monothéiste en faveur de psychisme confessionnel. L’affaiblissement et la dégradation du Surmoi monothéiste correspond à l’apparition de l’amalgame entre la politique et le religieux, entre l’appartenance consanguine ou territoriale et l’universalisme.
Le quatrième chapitre est un essai sur la création du psychisme confessionnel qui ne serait pas seulement une rupture avec le psychisme monothéiste mais aussi la négation de
celui-ci.
Le cinquième chapitre inaugure la deuxième dimension de notre recherche; il traite de la violence des confessions libanaises en éclairant le développement historique et socio-économique qui accompagne le voisinage sanglant de ces confessions qui s’étaient déjà différenciées par de “Idéalités” opposées. La violence résulte dorénavant de deux facteurs intimement lié : le rapport de domination interconfessionnelle et le clivage bon territoire/mauvais territoire qui s’associe à la survalorisation du Soi groupal et à la dévalorisation de l’Adversaire-voisin.
La deuxième partie est consacrée à la violence et à l’illusion confessionnelle dans leur version républicaine. L’histoire de la confession républicaine fait l’objet du sixième chapitre. Les grands tournants socio-politiques du Proche-Orient y sont relatés : disparition de l’Etat islamique ottoman, pénétration de l’Europe colonisatrice et avec elle, du mode de vie occidental et de l’illusion-idéologie républicaine. L’Etat du “Grand-Liban” fut constitué par la France mandataire en réponse au souhait politico-affectif de certaines confessions qui espéraient ainsi instaurer leur souveraineté confessionnelle. D’autres confessions s’opposèrent aussitôt à cette République naissante mais le “vent” de l’illusion républicaine ne tarda guère à atteindre l’ensemble des confessions cohabitantes. Malgré le partage de cette illusion par “tous les Libanais”, la violence n’en reste pas moins le seul langage de voisinage.
Le septième chapitre décrit la violence républicaine entre 1982 et 1985. Le but de cette chronique est de laisser le lecteur libre d’interpréter et de commenter ces faits bruts dans le sens méthodologique qu’il souhaite. Puis nous en donnons notre interpretation suivant laquelle la confession combat sous l’influence de sa propre illusion et non comme une communauté religieuse.
Le huitième chapitre a pour thème l’idéologie républicaine de la confession ou plus précisément, l’influence de l’idéologie occidentale sur la pensée confessionnelle à travers certains concepts-clés comme la Nation. La République et la démocratie.
Le neuvième chapitre traite de la dimension psychique de l’illusion contemporaine de la confession, c’es-à-dire de l’idéologie républicaine. L’étude tente de mettre en lumière le rapport entre le psychisme et l’idéologie qui est une illusion qui lie le Dedans au Dehors le psychisme au social.
Le dixième chapitre analyse le jeu de l’attaque-fuite idéologique interconfessionnel. Sur ce point, les années 1982-1985 sont riches d’enseignement. Elles illustrent à quel point, l’illusion confessionnelle est ductile ; durant la phase offensive, elle renvoit l’image de la toute-puissance, d’une “République démesurée”. Mais pendant la fuite, elle se rétracte jusqu’au “consensus”, à la “bonne cohabitation”, elle se retranche dans les limites de son territoire pré-républicain qui redevient l’unique refuge garant de la continuité de la confession : il redevient le lait sécurisant offert aux individus-membres.
La troisième partie qui étudie la violence du point de vue de la psychologie clinique sociale regroupe les théories psychanalytiques générales sur la violence, la théorie en psychanalyse sociale sur la violence libanaise et le travaile effectué sur le terrain.
Le onzième chapitre rappelle les grande idées psychanalytiques sur l’agressivité, la violence et la guerre ainsi que ces différents positionnements de la psychanalyse post-freudienne.
Le treizième chapitre est une étude de travaux psychanalytiques et non moins confessionnels, sur la violence. Nous présentons les thèses “analytiques” de trois psychanalystes confessionnels pour explorer leurs arrière-pensées et ramener à la surface les préjugés idéologiques qui cachent la pathologie de la théorisation psychanalytique de la violence confessionnelle.
Les quatre derniers chapitres sont l’étude de terrain : ils sont consacrés à l’analyse et à la synthèse des entretiens avec les combattants confessionnels.