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LE MONDE ARABE FACE AU CONFLIT LIBANAIS

التبويبات الأساسية

Muhieddine M. FAKHREDDINE

 

Univ.

Rennes 1

Spéc.

Sciences Politiques

Dip.

Année

# Pages

D.E.

1987

664

 

 

La guerre civile qui a déchiré le Liban n’est, en effet, que le concentré, le résumé et l’aboutissement de plusieurs autres conflits directs ou indirects. Depuis 1975, ce pays est de ce fait un veritable champ de bataille où: Israel et l’O.L.P., Israël et la Syrie, la Syrie et l’O.L.P., les fractions libanaises entre elles, les fractions palestiniennes entre elles, des régimes arabes au pouvoir entre eux, règlent ou ont réglé naguère directement leurs comptes pendant que les superpuissances régionales, Israël et ses voisins arabes (conflit israelo-arabe), l’Iran et l’Irak, l’Iran et ses adversaries américain et français, Israël et l’Iran, se livrent indirectement à d’autres règlements de compte, par supplétifs locaux, “initiateurs”, “misssionnaires” et “médiateurs”. Comme l’observe G. CORM, “la guerre civile libanaise est une guerre sans visage, où la mort se présente sous divers masques”.

Les différentes thèses qui se proposent d’expliquer les enjeux de conflit libanais ne sont pas moins nombreuses que les intervenants dans cette guerre. Pour certains, la religion pourrait être à l’origine du conflit. Les pôles sont les chrétiens et les musulmans. Pour d’autres encore, ce seraient les antagonisms de situation des différents communautés.

Pour d’autres, ce conflit est une lutte opposant progressistes arabes (gauche) aux conservateurs (droite), alliés d’Israël. D’autres encore prétendent qu’il s’agit d’une lutte interne contre l’occupant palestinien. Quelques observateurs y voient même un prolongement du conflit israélo-arabe.

Innombrables sont donc les facteurs locaux, régionaux et internationaux de la crise libanaise qui alimentent, attisent et éternisent cette violence ininterrompue. Cependant, toutes les parties libanaises en cause sont les victimes, frustrées du complot commun dont l’objectif est l’aveuglement de la conscience libanaise.

Tous les accords, toutes les alliances et les ententes qui se nouent et se dénouent dans la région se répercutent d’emblée sur la scène libanaise.

Une correlation étroite se repère dans la vie politique arabo-libanaise et amène à se poser des questions sur la nature, le fondement et le secret de cette interdépendance. Pourquoi le Liban est-il directement et forcément impliqué par les difficultés arabes? Pourquoi ce pays doit-il être nécessairement influencé par l’évolution politique, sociale et économique du monde arabe? Il doit certainement exister une certaine énigme derrière le relations objectives Liban/monde arabe. La définition du monde arabe va nous amener à dégager l’existence d’un certain système regional arabe qui, vu les caractéristiques naturelles du système, les pays arabes, y compris le Liban.

Le concept de système va nous renseigner sur le devoir que doivent accomplir les arabes envers le Liban, pays d’ailleurs arabe, member de la communauté, de la nation, de la Ligue arabe et, naturellement, du système arabe. Cette appartenance obligera les autres membres interdépendants du système à s’occuper des affaires du Liban et à prendre conscience de ses difficultés d’y remédier.

Notre travail de recherche ne s’arrêtera donc pas au seuil de la description d’un fait, d’un évènement ou d’une action, mais aussi de la disséquer, de l’anatomiser afin d’apporter une meilleure compréhension de la matière étudiée.

En quelques mots, nous allons évaluer dans cette thèse, le niveau de l’intégration, de la cohérence systémique du monde arabe, vérifier si la solidarité arabe est un mythe ou une réalité et, examiner à quel point le monde arabe constitue un Système Régional,  à savoir que les relations entre les elements d’un système,  relations dont la présence est indispensable pour que l’on puisse parler de système, ne doivent pas nécessairement être des relations de type coopératif. Elles peuvent tout aussi bien être des relations d’opposition.

Enfin, n’oublions pas de signaler que, dans le domaine des sciences sociales, (si sujet à caution du fait de la difficulté d’y établir des règles universelles), toute recherche qui ne suit pas le chemin analytique, basé sur la perspective scientifique telle l’analyse systémique, est sans fondement et reste stérile et inachevée.